Échapper à la « machine sociale ». Le vagabondage chez Isabelle Eberhardt

Article au format PDF: 
Numéro associé: 

 

Lorsque l’on s’intéresse aux imaginaires du désert et du nomadisme, le cas de l’écrivaine-voyageuse Isabelle Eberhardt apparaît comme un incontournable. À l’aube du XXe siècle, cette dernière a refusé les normes sociales de l’Occident afin de se consacrer tout entière au Sahara, une immensité géographique où elle a façonné sa liberté par le vagabondage et densifié son rapport au monde. Née en 1877 à Genève, d’une mère exilée de Russie et d’un père inconnu, Isabelle Eberhardt connaît très jeune la soif de l’Orient, plus particulièrement du désert. Afin de briser l’enfermement qu’elle ressent dans la maison familiale, de créer des liens à l’étranger et de nourrir son imaginaire, elle emploie différents pseudonymes lui permettant d’entretenir une correspondance avec des marins et de jeunes musulmans. Elle fait aussi paraître en 1895 des nouvelles dans la Nouvelle Revue Moderne, sous le nom de Nicolas Podolinski, dont « Vision du Moghreb », où elle se livre déjà à sa fascination orientale. Mais sa soif infinie du Sahara ne se satisfait pas du rêve : elle décide d’apprendre l’arabe et de se convertir à l’islam.

Avant qu’elle n’entreprenne en 1897 la série de voyages qui donneront naissance aux Écrits sur le sable, il y a chez elle un projet vers lequel tendra toute sa courte existence, soit de se consacrer au vagabondage et à l’écriture. Lorsqu’elle gagne le désert, elle choisit de porter des vêtements d’homme et le nom de Mahmoud Saadi : elle peut ainsi assister aux scènes de la vie quotidienne en Algérie et fréquenter certains lieux auxquels son statut de femme lui interdisait l’accès. Comme le soulignent Marie-Odile Delacour et Jean-René Huleu dans leur présentation de la correspondance d’Eberhardt, ses textes révèlent un parti pris pour les milieux marginaux, les foules bigarrées, où sa capacité d’observation passe par la dissimulation de son identité féminine, par le travestissement :

Pour Isabelle Eberhardt l’œuvre et la vie se créent comme des romans parallèles et parfois se confondent. Elle évoque par exemple ces heures troubles à Alger où elle mène une double existence. L’aube la ramène devant la porte d’une mosquée à l’instant de la prière : « … si j’avais passé la nuit à mon domicile officiel au quai de la Pêcherie, je devais d’abord aller rue de la Marine, chez une certaine blanchisseuse italienne, Rosina Menotti, qui habitait une seule cave où j’échangeais mes vêtements de femme contre l’accoutrement correspondant à mes plans pour le reste de la journée. […] » (Delacour et Huleu, dans Eberhardt, 1998, p. II)

Elle se déplace aussi parfois en tant que reporter de guerre, ce pour quoi nombre de ses récits décrivent le quotidien parmi les légionnaires ou les tensions entre différentes tribus. Ses agissements fascinent encore les esprits, de même que les circonstances pour le moins singulières de sa disparition, puisque la vagabonde est morte noyée au moment de la crue des eaux de l’oued d’Aïn Sefra en 1904, à l’âge de vingt-sept ans. Retrouvés dans la boue, ses manuscrits sont parvenus entre les mains d’admirateurs désirant censurer le portrait littéraire qu’ils livraient de la jeune femme ; d’où un certain nombre de ratures et d’omissions visant à atténuer quelques propos virulents ou empreints de sensualité. Mais l’édition des Œuvres complètes en deux tomes par Delacour et Huleu, respectivement parus en 1988 et 1990, contribue à restructurer l’ensemble de ses notes, journaliers et récits.

Si le voyage se présente comme une échappée par rapport au quotidien balisé et connu, il nous ramène en cela à l’étymologie même du mot déviance – soit le fait de s’écarter de la « bonne » route. Puisqu’il s’agit justement de critiquer la norme occidentale, notamment le mode de vie sédentaire, et parce qu’un appel attire irrésistiblement Eberhardt vers le désert, notre analyse des Écrits sur le sable se concentrera sur les deux principales caractéristiques du transfuge, c’est-à-dire la transgression et la transmutation. Développée par Jean-Michel Belorgey, cette notion permet d’aborder la remise en question des habitudes de même que la métamorphose du rapport au monde dans les récits d’Eberhardt.

La notion de transfuge

Belorgey, dans La vraie vie est ailleurs et Transfuges. Voyages, ruptures, métamorphoses, s’intéresse à des individus qui se détachent de leur Occident natal et se mettent en quête d’une certaine altérité. Ceux qu’il nomme les transfuges se distinguent radicalement des modèles du colonial et de l’explorateur, en ce sens qu’ils n’accomplissent aucune mission à visée civilisatrice et que la durée de leur entreprise n’est pas fixée selon une éventuelle date de retour. En fait, leur présence témoigne d’une réaction devant l’implantation de la pensée dominante occidentale, du choc éprouvé face aux bouleversements qu’ils perçoivent dans les régions convoitées par les puissances coloniales, qu’il s’agisse du désert ou encore des îles du Pacifique ou de l’océan Indien. Ils réagissent à l’homogénéisation du monde et jugent nécessaire d’écrire sur les espaces et les pratiques qui opposent encore quelque résistance. C’est pourquoi à la fascination de l’Autre s’ajoute, chez les transfuges, une conscience politique. En effet,

[…] nul ne fait l’expérience du divers sans découvrir les périls qui le menacent et l’urgence qu’il y aurait à les conjurer. Aussi n’est-il guère de carrière de transfuge qui, quel qu’ait été à l’origine son ressort – l’exotisme de la nature, l’exotisme de la primitivité, l’exotisme des sexes, l’exotisme des divins – ne débouche, à un moment ou à un autre, sur une prise de conscience politique (mise en doute des vertus de la « civilisation occidentale », défense des colonisés contre l’exploitation coloniale […]). (Belorgey, 1989, p. 17)

Les transfuges éprouvent un tel malaise dans leur société d’origine que celui-ci agit à titre de déclencheur, comme un signal de départ vers une autre terre d’élection. Puisque l’hégémonie occidentale les révolte, le voyage ne se présente pas comme une fuite vers un ailleurs extatique ou une quête de l’étourdissement des sens jusqu’à l’oubli : il offre une prise de conscience de la précarité de l’espace dans sa dimension écologique, sociale et politique. Il répond à un désir d’ailleurs et confronte le transfuge à la disparition qui menace sa terre d’élection, puisque celle-ci s’avère plus fragile que paradisiaque.

Isabelle Eberhardt fait partie de ces individus qui cherchent à s’écarter de la norme occidentale et sur lesquels Belorgey fonde sa réflexion. Ils se sentent tellement à l’étroit dans leur propre culture qu’ils préfèrent partir en quête d’un ailleurs dont ils espèrent être l’objet d’une métamorphose. En laissant certaines attaches culturelles derrière eux, les transfuges souhaitent éprouver avec l’ailleurs un véritable contact, afin que celui-ci entraîne une profonde transformation de leur être. Dans le cas d’Eberhardt, le cadre occidental rejeté est celui de la sédentarité, de la routine et des normes bien-pensantes, dont le premier texte des Écrits sur le sable expose sans détour la critique :

Avoir un domicile, une famille, une propriété ou une fonction publique, des moyens d’existence définis, être enfin un rouage appréciable de la machine sociale, autant de choses qui semblent nécessaires, indispensables presque à l’immense majorité des hommes, même aux intellectuels, même à ceux qui se croient le plus affranchis. Cependant, tout cela n’est que la forme variée de l’esclavage auquel nous astreint le contact avec nos semblables, surtout un contact réglé et continuel. (Eberhardt, 1988, p. 28)

Par la manière dont ils choisissent de se comporter dans leur société d’origine, les transfuges dérangent ou à tout le moins ne passent pas inaperçus. Certains actes ont un éclat qui influence considérablement la perception des gens qu’ils côtoient de même que celle de la critique. En désaccord avec le sentiment de supériorité de l’Occident sur les autres cultures, ou encore parce qu’ils redoutent déjà l’homogénéisation du monde, les transfuges adoptent une attitude qui peut sembler insensée ou rétrograde aux yeux de leur société d’origine. Selon Belorgey,

ils ont, d’une manière ou d’une autre, fait scandale en subissant l’attrait de l’Autre, dans une proportion passant celle que l’Occident dont ils étaient issus était en mesure de tolérer ; […] un des éléments de leur projet étant de s’inscrire en faux contre les théories et sensibilités alors en vigueur concluant à l’existence de barrières infranchissables entre l’Occident et cet Autre – primitif, musulman ou oriental – vers lequel ils se jetaient. (Belorgey, 2000, p. 13-14)

Chacun des individus auxquels s’intéresse Belorgey se caractérise d’abord par un rapport transgressif à la sédentarité et à l’hégémonie occidentale. L’appel de l’ailleurs se fait plus fort que toute norme sociale, invite le transfuge à s’évader d’un système où il a été élevé, mais qui désormais l’étouffe. Dans un deuxième temps, la transmutation témoigne d’une volonté d’éprouver un changement par le contact de l’Autre, d’adopter autant que possible son mode de vie, de partager son regard sur le monde. Contrairement au touriste, qui consigne son expérience de l’ailleurs dans un album-photo, le transfuge garde en lui-même les traces de son parcours, les réactualise grâce à un nouveau rapport au monde. Si Belorgey s’autorise à parler de transmutation, c’est

parce que, du contact avec cet Autre, [les transfuges] entend[ent] non pas ramener des souvenirs, des expériences ou des connaissances peu ou prou négociables en vue d’accroître leur statut dans leur pays d’origine, […] mais subir un changement, un remaniement en profondeur de leur personnalité. (Belorgey, 2000, p. 14)

En s’opposant à une pensée sédentaire et à l’idée d’un monde homogène, les transfuges développent une conscience exotique, soit une ouverture des sens à la diversité du réel, comme l’entendait Victor Segalen dans son Essai sur l’exotisme. La métamorphose qu’ils espèrent du contact avec l’altérité exige la suspension, ne serait-ce que temporaire, des repères familiers, afin d’éprouver la rencontre, d’en laisser résonner les échos en soi. André Carpentier, dans un article de L’espace en toutes lettres, insiste également sur l’inévitable solitude caractérisant cette expérience :

[Le] moment exotique, [c’est] quand le différent se fait reconnaître comme autre et impose au voyageur d’en concevoir la radicale altérité ; quand ça produit un choc que de sentir l’autre, soit très dissemblable, soit à peine distinct, mais aigu dans sa différence, et que le voyageur se retrouve seul avec lui-même face à sa propre diversité. Et de fait, ce vif sentiment du Divers […] met le voyageur absolument seul avec lui-même. (Carpentier, 2003, p. 164)

À l’aube du XXe siècle, le droit que revendique Eberhardt – le vagabondage – va à l’encontre de l’idéologie dominante, qui prône plutôt la nécessité de s’établir et de bâtir une vie prospère. Pourtant, c’est l’errance qui lui permet de s’affranchir d’un cadre social aliénant et de développer de manière sensible son rapport à la terre.

Pour une pratique du vagabondage

Dans son essai Théorie du voyage. Poétique de la géographie, Michel Onfray explique que la sédentarité facilite le repérage des individus, puisqu’elle signifie l’occupation d’un plan cartésien, c’est-à-dire une existence où la position de chacun se révèle grâce à des abscisses spatiales et à des ordonnées temporelles. En effet, selon lui, le voyage induit « une déclaration de guerre au quadrillage et au chronométrage de l’existence » (Onfray, 2007, p. 15). Or, si Isabelle Eberhardt fait figure de marginale, c’est justement parce qu’elle a cherché sa vie durant à échapper à toute forme de repérage. D’abord en franchissant les limites sociales imposées à son propre sexe, en revêtant des vêtements et un nom d’homme : « Sous un costume correct de jeune fille européenne, je n’aurais jamais rien vu, le monde eût été fermé pour moi, car la vie extérieure semble avoir été faite pour l’homme et non pour la femme » (Eberhardt, 1988, p. 73) ; puis par la pratique du vagabondage, qui l’empêche de s’établir en un lieu fixe, localisable. Ainsi, grâce à ses constants déplacements géographiques, Eberhardt se dérobe au repérage.

L’un des ancrages de sa réflexion vient du constat que la sensation d’être au monde ne peut s’éprouver que si le corps et l’esprit rejettent certaines conventions sociales. À cet égard, Christophe Roncato soutient que le devoir de production et de rentabilité que sécrète la société occidentale nuit au développement d’une pensée critique et autonome : « Le corps humain est affaibli par l’étroitesse de l’espace qui lui est alloué. […] Le lieu est non seulement un espace (physique) de vie, mais également un espace pour l’esprit. » (Roncato, 2008) Si l’esprit a besoin d’espace pour que se déploient ses facultés, il a besoin de profiter du temps, d’un temps qui ne soit pas strictement réservé à la production de biens et de services. Sans quoi comment pourrait-il prendre conscience de ce malaise? La liberté ne peut se gagner par une participation contrainte à un système qui dénature le rapport sensible de l’homme à la terre.

Selon Eberhardt, le vagabondage incarnerait l’un des seuls gages d’indépendance intellectuelle, en permettant de laisser derrière soi les entraves d’une vie réglée d’avance, grâce au mouvement géographique qui conjugue solitude et nomadisme. À l’inverse, ceux qui ne ressentent pas le besoin d’aller voir de nouveaux horizons lui semblent peureux ou prisonniers des engrenages de la machine sociale. Dans les Écrits sur le sable, cette critique s’opère notamment par l’image du bétail exploité, métaphore de l’homme sédentaire. Lorsqu’elle écrit : « [a]ucun servage n’avilit son allure, aucun labeur ne courbe son échine vers la terre qu’il possède et qui se donne à lui, toute, en bonté et en beauté » (Eberhardt, 1988, p. 27), elle valorise ainsi la figure du vagabond en tant qu’être libéré, par son refus d’être entravé et condamné aux labours : « [C]e besoin peureux d’immobilité ressemble à la résignation inconsciente de la bête, que la servitude abrutit, et qui tend le cou vers le harnais. » (Eberhardt, 1988, p. 28)

Après cette critique de la sédentarité – qui concerne aussi le fonctionnement de la pensée, laquelle, afin de se déployer, nécessite une certaine mobilité – il s’agit d’écouter cet appel de l’ailleurs, car pour Eberhardt, la liberté se gagne « le long des routes », au fil du chemin parcouru. Comme l’affirme Roncato, l’esprit a besoin de se mouvoir à travers l’espace ; c’est pourquoi le déplacement géographique joue un rôle si considérable dans le renouvellement du rapport au monde. Olivier Delbard affirme quant à lui que

[c]’est lorsque le corps retrouve sa place au sein de la nature que l’esprit se vide, s’affine et tend vers l’essentiel. Cet esprit, qui vit du corps et de l’expérience de l’espace naturel est semblable à un espace qui se déploie, englobant la réalité de la nature tout en visant à la dépasser par la parole poétique qui en émane. (Delbard, 1999, p. 223)

Au corps en marche se superpose une pensée qui se déplace d’un point à l’autre, une pensée mobile. Le mouvement joue autant sur le plan géographique que réflexif, puisque pratique et poétique vont de pair. Au développement d’un esprit critique s’ajoute une curiosité pour un espace géographique particulier, choisi selon les affinités du voyageur. Le désir de métamorphose qu’éprouve le transfuge peut s’exprimer par une prédilection pour certains paysages ; chez Eberhardt, c’est le désert du Sahara qui exerce une attraction lui permettant de renouveler son rapport au monde.

La rhétorique du vagabondage qui s’élabore au long des Écrits sur le sable conjugue une tension vers l’horizon et un amour des lieux qui grandit à la mesure de l’éloignement et de l’absence de retour. C’est ce qui permet à la voyageuse de goûter pleinement toutes les facettes des endroits visités : « J’allais là-bas, sans y connaître personne, sans but et sans hâte, sans itinéraire fixe surtout… Mon âme était calme et ouverte à toutes les sensations aimées de l’arrivée en pays nouveau. » (Eberhardt, 1988, p. 48)

Puisque son amour du voyage provient de tous ces lieux qu’elle quitte pour ne plus y revenir, elle cherche à les éprouver de la manière la plus dense pour les fixer dans sa mémoire. Cette dualité entre l’amour des espaces connus et l’appel des lointains, cette « double jouissance », comme la décrit Eberhardt, témoigne d’un désir de découvrir le plus de paysages possible tout en ne s’attachant à aucun de façon définitive :

[L]a joie intime de penser que je vais partir demain, dès l’aube, et quitter toutes ces choses, qui pourtant me plaisent ce soir et me sont douces. Mais qui, sauf un nomade, un vagabond, pourrait comprendre cette double jouissance? Le cœur encore ému de tout ce qui m’avait prise et que j’ai laissé, je me dis que l’amour est une inquiétude et qu’il faut aimer à quitter, puisque les êtres et les choses n’ont de beauté que passagère. (Eberhardt, 1988, p. 225)

Aussi, bien que le vagabondage implique d’incessants déplacements, entrecoupés d’escales, et que de la sorte les paysages se modifient continuellement, les tableaux d’Eberhardt mettent en évidence la répétition des départs, c’est-à-dire le caractère cyclique du nomadisme. C’est souvent au lever ou au coucher du soleil que la vagabonde réitère sa joie d’aller partout, inconnue et « pauvre de besoins », de se sentir libre puisque sans attaches :

Après une courte nuit lunaire passée sur une natte, […] je m’éveille heureux avec des sensations délicieuses qui me prennent toujours quand j’ai dormi dehors, sous un grand ciel, et quand je vais me remettre en route. (Eberhardt, 1988, p. 229)

Lorsque l’identité narrative se trouble de la sorte, par l’irruption du masculin, le lecteur est amené à se questionner sur la nature du « je ». Même si celui-ci signifie un écart face aux normes sociales catégorisant l’individu en fonction de son genre, dans le cas des Écrits sur le sable, il semble aussi témoigner des multiples travestissements auxquels a recouru l’écrivaine-voyageuse. En se jouant des frontières du féminin et du masculin, le « je » invite en quelque sorte à déplacer l’angle de lecture sur l’espace désertique. Car, comme le propose Rachel Bouvet dans Pages de sable. Essai sur l’imaginaire du désert, l’écriture d’Eberhardt se consacre à décrire dans ses multiples variantes le Sahara ainsi que les parcours de ceux et celles qu’elle croise au fil de ses vagabondages. Autrement dit, la nature du « je » s’estompe au profit d’un tableau polysensoriel de l’espace désertique dont l’identité narrative semble se nourrir. Au-delà du geste de s’en aller, c’est le désir de se transformer grâce à l’expérience de l’ailleurs qui prévaut chez Eberhardt.

 

Bibliographie

Belorgey, Jean-Michel. 1989. La vraie vie est ailleurs. Histoires de ruptures avec l’Occident. Paris : J.-C. Lattès, 412 p.

Belorgey, Jean-Michel. 2000. Transfuges. Voyages, ruptures, métamorphoses : des Occidentaux en quête d’autres mondes. Paris : Autrement, 437 p.

Bouvet, Rachel. 2006. Pages de sable. Essai sur l’imaginaire du désert. Montréal : XYZ éditeur, 208 p.

Carpentier, André. 2003. « Écrire le voyage (Extraits de Mendiant de l’infini) », dans Bouvet, Rachel et Basma El Omari (dir.), L’espace en toutes lettres. Québec : Nota Bene, p. 161-174.

Delbard, Olivier. 1999. Les lieux de Kenneth White. Paysage, pensée, poétique. Paris : L’Harmattan, 301 p.

Eberhardt, Isabelle. 1988. Écrits sur le sable. Œuvres complètes. Tome 1. Édition établie, annotée et présentée par Marie-Odile Delacour et Jean-René Huleu. Paris : Grasset, 498 p.

Eberhardt, Isabelle. 1998. Écrits intimes. Lettres aux trois hommes les plus aimés. Édition établie et présentée par Marie-Odile Delacour et Jean-René Huleu. Paris : Éditions Payot & Rivages, 395 p.

Onfray, Michel. 2007. Théorie du voyage. Poétique de la géographie. Paris : Le livre de poche, 125 p.

Roncato, Christophe. 2008. « L’atopie ou le processus de désencombrement », Études écossaises, no 11, p. 79-90.

Segalen, Victor. 1995. « Essai sur l’exotisme », Œuvres complètes, tome 1. Préfacé et édité par Henry Bouillier, Paris : Robert Laffont, p. 745-781.

White, Kenneth. 1994. Le plateau de l’albatros. Introduction à la géopoétique. Paris : Grasset, 362 p.

 

Pour citer cet article: 

Marcil-Bergeron, Myriam. 2013. « Échapper à la "machine sociale". Le vagabondage chez Isabelle Eberhardt », Postures, Dossier « Déviances », n°18, En ligne <http://revuepostures.com/fr/articles/marcil-bergeron-18> (Consulté le xx / xx / xxxx). D’abord paru dans : Postures, Dossier « Déviances », n°18, p. 83-91.