Chaque maison ou chaque livre brulé éclaire le monde; chaque mot supprimé ou expurgé résonne sur toute la
terre d’un bout à l’autre.
Emerson, Essais, « Compensation », 1841, tr. S. Laugier et C. Dufour.Parler parler parler avec une loquacité de lance-flamme.
Aquin, Trou de mémoire, 1968 — exemplaire dédicacé à X et acheté d’occasion au Colisée du Livre.
Qu’il y a-t-il de commun entre Montréal, Sarajevo et Pékin? Rien à première vue ou quelques liens… Pierre Vallières brulant ses dernières énergies pour une illumination à Sarajevo? Ou peut-être l’implantation du Cirque du Soleil en Chine via Macao? La balkanisation tranquille du Canada ajouterait une voix ancienne… Le nouveau péril jaune d’un hypercapitalisme planétaire, jouets de pacotille? Mieux encore, ces trois villes ont accueilli un jour la torche des Jeux olympiques. Indéniable, on brule… H. rumine ainsi un commencement de texte, rassemble livres et documents qu’il a rapportés de sa bibliothèque de bureau. Une jeune amie rencontrée au café Le Placard lui demande une participation, si jamais… « Lieu et non-lieu du livre ». Rien que cela! H. avait regardé le ciel et le plafond… La taupe songeait à un projet en souffrance. Pourquoi ne pas saisir l’occasion? D’une rêvasserie à son inscription matérielle, incandescente, publique. Voilà donc, on recommence : qu’y a-t-il de commun entre Montréal, Sarajevo et Pékin? D'abord, ce fut, ce sont des capitales d’immenses pays ou d’une petite république… (Canada, Chine, Bosnie-Herzégovine de façon récente.) Ce furent aussi, par leur importance en tant que sièges de gouvernement, dans une géographie très précise, singulière, les lieux d’une « biblioclastie » archaïque, toujours actuelle, « libricides », autodafés hautement symboliques : la destruction par le feu du Parlement et de sa bibliothèque à Montréal (1849), le sac du Palais d’été près de Pékin (1860) et le bombardement de la bibliothèque nationale et universitaire de Sarajevo (1992), dont les photos ont fait le tour du monde. Guerres civiles, larvée, issue de la Conquête, ou militaropolitiquement ouverte en Yougoslavie, expédition punitive des deux puissances France et Angleterre dans la seconde guerre dite de l’opium en Chine. Les sereines bibliothèques et les pavillons d’art sont aussi des objets de haine spécifique au cœur même de ladite civilisation. Quant à l’intérêt mémoriel de chaque évènement, c’est selon la profondeur ou non des traces psychiques et de leur métamorphose. Chaque destruction contient une multitude d’incendies passés et virtuels, elle ne détruit pas ce qu’elle anéantit. Rien n’est jamais vraiment éteint… Par ailleurs, le spectacle de l’autodafé inspire, peut toujours lancer un message, voilà le risque : conquérants, inquisiteurs en mal de pureté, petits messies, écrivains volontiers créateurs, librairies en protestation, vaincus de l’histoire acculés à leur propre immolation… Enfants naturellement curieux. Pyromanie littéraire, vaste sujet… Là-dessus, H. se sent soudainement paralysé, aussi gauche que s’il écrivait avec un crayon de pyrogravure branché sur une lourde batterie Motomaster dans son sac à dos. L’image fait-elle même sens ? Enfin, pour un devoir d’enthousiasme! Il faut assumer, essaimer quelques étincelles à partir de quatre récits agrégés à un certain tempo d’hallucination, points de suspension comme des bouts de mèches…
Montréal au printemps 1849, cinquante-mille habitants en majorité anglophone… Depuis cinq ans, Montréal est la capitale du Canada-Uni. Premier gouvernement responsable mis à l’épreuve. Le premier ministre Louis-Hyppolite Lafontaine a réussi à rétablir l’usage de la langue française dans les documents du Parlement, l’amnistie générale a été accordée aux patriotes de 1837-1838… Est proposé le Bill d’indemnité envers les personnes victimes de la répression et le gouverneur général Lord Elgin a le courage de le sanctionner le 25 avril. La Gazette appelle alors les torys au combat. Outrage à l’Empire et aux conquérants. On accourt vers le Parlement sis au marché Sainte-Anne. C’est l’émeute. Pierres, œufs pourris, jeu de torches. Sorte de Quebec bashing. Le bâtiment est incendié, y compris les deux bibliothèques de l’Assemblée et du Conseil législatif, conservant au total près de 23 000 volumes plus des documents d’archives. Évènement que l’historien Garneau a appelé « notre désastre d’Alexandrie », suivi de quatre mois de terreur, incendie d’hôtels, agressions diverses sur députés, saccages, etc1. Au loin, réaction de Carlyle, penseur de héros et pamphlétaire, se moquant des marbres d’Elgin la Buche-canadienne et des décombres bien mérités du Parlement. Mollesse du nouveau Downing Street… Année de grâce 1849, en ces temps-là : l’Institut canadien fête ses cinq ans d’existence; les enfants Louis, Paul et Friedrich n’ont pas encore atteint l’âge de raison ni le destin de leurs noms propres, Riel, Verlaine, Nietzsche, et qui vont jouer avec le feu… Beaucoup de congrégations françaises immigrent au Bas-Canada à la demande de l’évêque Ignace Bourget, « artisan de l’identité nationale » et que l’on semble vouloir réhabiliter aujourd’hui. Dans la décennie qui suit, la capitale canadienne se déplace vers une bourgade tranquille à l’ouest, Bytown-Ottawa. Et se poursuit l’exode des familles canadiennes vers la Nouvelle-Angleterre au sud. Saisit-on la géographie de ces mouvements giratoires? Béance aliénée, déplacement d’utopie, centrifugisme. Actuels… Et une autre bibliothèque sera bientôt vouée aux flammes de l’enfer par le clergé ultraromain : celle de l’Institut canadien dès 1858 (tendance libérale et rouge) avec plus de 4000 ouvrages, sans compter journaux et périodiques… Une bibliothèque n’est pas seulement un lieu de lecture, mais aussi un lieu où l’on apprend à oser penser. Librement, par contamination des écritures… Censure, Index, admonitions ecclésiastiques jusqu’à l’affaire Guibord. Dévotions populaires, exhibitionnisme ultramontain et triomphe sur la société moderne via le fameux Syllabus. Affaire elle-même enterrée et refoulée pendant plus d’un siècle et qui relève d’une nouvelle guerre civile entre Canadiens français. Ceci est une autre histoire à radicaliser sous le ciel de saint André des béquilles et du placébo national. Que le thaumaturge pardonne l’impie… De l’année de la terreur, deux restes sont inscrits dans l’espace topographique de Montréal : la maison du premier ministre Lafontaine elle-même prise d’assaut le lendemain, aujourd’hui sur la rue Overdale, ainsi que le pavillon Alfred-Perry de l’hôpital Douglas (anciennement « Protestant Hospital for the insane »), nom du commerçant et pompier « incendiaire » devenu philanthrope par la suite…
À l’ouverture de la Grande Bibliothèque, il y a plusieurs années, H. emprunte au hasard l’ouvrage de Lucien X. Polastron, Livres en feu. Histoire de la destruction sans fin des bibliothèques (Denoël, 2004), une nouveauté sur les étals du 3e étage. Véritable répertoire de la folie humaine dans la longue durée… des diverses destructions, d’Alexandrie jusqu’à Bagdad et la récente guerre d’Irak sans oublier divers dommages en temps de paix. Un hic, cependant. Aucune mention de l’incendie criminel du Parlement canadien. Situation soudainement étrange : le nom de Lord Elgin est mentionné à la page 130, mais à propos de l’incendie du Palais d’été à Pékin dont il fut responsable (alors haut commissaire), le 18 octobre 1860, après un épisode de pillage, et dont l’effet terrorisant aboutira une semaine plus tard à la signature de la convention de Pékin, humiliante pour l’Empereur Xianfeng. L’historiographie tendance maoïste se l’est rappelée. Ironie du sort, Lord Elgin, gouverneur général des Indes, est enterré à St. John in the Wilderness hindoue, Dharamsala… Rien donc sur la wilderness canadienne2. Puis vient de paraitre un autre répertoire, Fernando Báez, Histoire universelle de la destruction des livres (Fayard, 2008). Dans cette somme dévastologique, rien de rien. Sentiment personnel d’inexistence sur 500 pages. Même pas une note en bas de page dans le concert ignifuge de l’humanité, mais sont mentionnés, par exemple, les cent exemplaires de Harry Potter brulés au Nouveau-Mexique… Que représentent les 23 000 livres d’un Parlement? H. rumine en désespoir de cause. Paradoxe quasi comique, cette concurrence statistique des livres et papiers combustibles. Espérer un palmarès? Faudrait-il dessiner un thermomètre des magnitudes? Réclamer sa part d’universalité à travers la violence fondatrice et taboue, celle d’une guerre coloniale entamée à la torche au XVIIIe siècle (petits coups, raids)… Et si la prophétie de Emerson n’a pas eu lieu, la tradition historiographique québécoise en est peut-être responsable. Blanc de mémoire de nègres blancs. L’Amérique française regorge de cas : déportation, vestiges de rébellions, résidus d’utopies, pseudo-identités tronquées, tourments alphabétiques toujours béants, absolument universels. L’universalité ne trône pas en dehors, en surplomb, elle git à travers les débris du lieu. Universelle violence : le monde des valeurs en tant qu’échappées locales. H. entend tous les cris des vaincus, l’entrelacs des cendres communes contre tous les systèmes de pensée abstraite. Comment alors penser compensation? Surgit une pensée folle, enfantine… Que peut faire la flamme d’une allumette sous la dernière page de garde de Livres en feu, là où il n’y a pas de texte? Un petit trou noir, un stigmate, la trace mnésique du titre et du sujet. Ou peut-être va-t-il insérer quelques sépales d’iris versicolore et une feuille d’érable dans l’ouvrage de Polastron, acheté à cinq exemplaires par le service d’acquisition de la Bibliothèque et Archives nationales. Cinq fois l’absence! Avec l’argent des contribuables. No tax without representation, clamait le vieux Benjamin. Ce sera là la participation volontaire d’un chercheur autonome. Et dire quelques exemplaires seront peut-être bazardés, liquidés au nouveau marché du livre sis cette année dans le hall d’entrée…
24 septembre 2010, deuxième visite à la maison de sir Lafontaine. Découpures d’un journal dans la poche3. H. est armé d’un parapluie et de son vieil Olympus Epic. Température maussade. Métro Guy-Concordia. Marcher au sud du boulevard René-Lévesque (ex-Dorchester) jusqu’à la rue Lucien-L’Allier. L’ilot Overdale fait aujourd’hui l’envie des promoteurs immobiliers. Paysage plutôt désolé, gratte-ciels, quelques terrains de stationnement… Existe-t-il à Montréal un patrimoine politique à très haute charge symbolique, hormis les statues de héros et monuments posthumes ou les futures fouilles archéologiques sous le stationnement de la place d’Youville, vestiges de l’invisible Parlement? Non… En piteux état, le cube Lafontaine est drôlement visible… Im Raume lesen wir die Zeit, « dans l’espace nous lisons le temps ». Belle formule de Ratzel reprise récemment par l’historien voyageur Karl Schlögel… Maison placardée derrière un garage et une brochetterie. H. s’approche lentement, quelques jeunes avec caméras sont déjà sur le lieu. Il fait le tour, examine, touche les entailles de la façade, photographie graffitis et pièces calligraphiques sur les quatre murs, cannettes de bière, condoms, sacs de plastique, tissu déchiqueté. Le feu de la fornication? H. revient vers les étudiants. Têtes sympathiques, style Xavier Dolan.
— Nous avons eu la même idée!
Silence. Il comprend qu’ils ne savent pas, ne connaissent pas l’histoire de ce lieu très glauque! Petit cours : tentatives de mise à feu le 26 avril 1849, lendemain du grand autodafé, écuries incendiées, bibliothèque du premier ministre saccagée, agressions diverses. Lieu important.
— Ça parait pas! (En effet.)
— Qui est La Fontaine?
Celui qui a donné son nom au parc et au pont-tunnel, si achalandés. H. ne mentionne pas l’hôpital psychiatrique, ce serait compliqué à développer en association avec l’hôpital Douglas; méconnue, la maison réelle demeure là, en trop, hébétée, outrage schizoïde…
— Ça va donner de la valeur à notre film.
Ok... une jeune comédienne à la tête enrubannée s’assoit sur une chaise. Très expressionniste. Mais qui ferait un film sur l’année de la terreur? Et comment s’intitulera l’essai?
Mort d’une saison. Pas possible! En quelle langue?
— Y a pas de son, c’est un film muet.
Le mutisme comme solution à la diglossie fondatrice. Rires. H. les salue en leur disant que tout tient au montage…
— Souvenez-vous, Eisenstein, Murnau.
Souriant, un jeune homme lève le pouce… Il remonte vers la rue Sainte-Catherine près de Crescent, se rappelle d’une image précise dans un restaurant A&W, lui retour d’Europe en septembre 1973. Inscrit sur une lourde tasse de café avec anse : « The difference is delicious. » Déridant, en effet. Souvenirs de la librairie d’occasion Cheap Thrills qu’il fréquentait, assez branchée avec microsillons, jazz, littérature américaine… Il vadrouille jusqu’à la rue Sherbrooke que N. Lester a proposé de renommer rue Elgin. La pluie recommence. Il prend l’autobus qui porterait forcément ce même nom. Mais il n’y aura jamais de bus Elgin à Pékin, le fleuve bleu a la mémoire longue, rien n’est éteint…
C’est le plus grand succès du millénaire, inespéré, qui transcende la révoltante politicaillerie des élites et la componction d’une commission sur les accommodements raisonnables. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Merveilleuse. Voilà donc, H. campe devant les terrasses de lecture (niveau 1) qui séparent les deux « chambres de bois », référence au premier roman d’Anne Hébert dont les architectes se sont inspirés. Clayettes de bouleau jaune, l’un des emblèmes du Québec. Apaisant, et beaucoup de jeunes grattant leur portable branché sur le cyberespace. Hygiénique navigation. Mais il y a deux atmosphères très différentes dans les chambres : régime diurne à la collection universelle de prêt, vivante, colorée, aires de travail lumineux, et régime nocturne à la Collection nationale, assez froid. La mémoire aidant, H. se retrouve lui-même environ cinq mètres au-dessus du dépotoir où il a acheté un jour un exemplaire de Trou de mémoire d’Aquin. Car l’espace physique de la Grande Bibliothèque chapeaute, on l’oublie, l’ancien Colisée du Livre qu’il a longtemps fréquenté entre 1984 et 1993, que certains usagers-libraires appelaient « le gros intestin ». Bandes publicitaires dans chaque vitrine : liquidation de livres. Destin des fonds de congrégations, séminaires, établissements pénitentiaires, catholica, canadiana, underground kébécois, bibliothèques personnelles, ménages d’auteurs. Le tout sous les divers tsunamis atlantiques… Illumination d’antan. H. sent que ses idées commencent à fuir. Fuite devant quelque chose d’incontrôlable et qui lui fait peur : « introduire le lance-flamme en dialectique », écrivait Aquin le Canadien errant4. H. pénètre maintenant dans la caverne nationale. Trou clair-obscur dans son écrin de bois, sérénité inodore presque mortifère. Plafond de béton comme un ciel fermé. Ralentissement des gestes, personnel genre componction. Certes, un saint des saints pour l’érudit, le libraire pointu, livres rares, épuisés. Également dépotoir du dépôt légal depuis 1968… Manquent à l’appel plusieurs revues éphémères ou non, une brochure artisanale. Pour chaque auteur, esse est percipi… Lieu ou non-lieu propice à la recherche entre chien et loup, celle du feu sacré de la réflexion. Mais réfléchir sur, avec quoi ? Poids enténébrant de l’histoire et de la littérature dite universelle. Comment faire table rase des héritages hétérogènes, faire une brèche? Lire pour oser écrire, ne plus réciter sa vulgate académique, son nouveau bréviaire… H. rumine, rêvasse, papillons verts des lampes… Prométhée dans la province, torches de pin et de résine, incendiaires, nuptiales, olympiques, funéraires. Les détecteurs de fumée ne détectent pas le travail de l’histoire ni le sang de l’écriture dans les pâtes et papiers… Derrière lui, revenants de papier mâché, squelettes tassés dans le système Dewey. Quand le doigt court sur les cotes et les indices du classement dans la bibliothèque, la pensée survole tous les chaos primitifs, protéiformes : richesse inclassable… « N’éteins pas l’allumette avant d’avoir allumé la bougie » (proverbe créole). La lanterne à bougie du lecteur ou la fière chandelle d’un créateur en fête? Puis boum, il entend la détonation d’une arme à feu. Qu’est-ce encore? La cervelle d’Hubert Aquin, le long des volets de bois, neige aux reflets noirâtres… Silence. Il est dangereux de filer les métaphores dans une bibliothèque nationale, mais aujourd’hui il y aura relâche : absence d’incendie…
La connaissance en tant que flux d’informations et de biens immatériels inodores mais lisibles sur des millions d’écrans est-elle un produit ignifuge? Vieille taupe habituée aux poussières d’archives, H. l’ignore. Mais il sait que le temps a toujours raison, déjouant les subterfuges du progrès technologique, et que les êtres humains brulent aussi de ce qu’il en est de leur incarnation, leur entrelacs généalogique, leur interstice hic et nunc. Penser non pas seulement avec sa galaxie de neurones annexée à des prothèses de mémoire via Internet, mais avec ses poumons et ses pieds d’argile… Qu’il y a-t-il de commun aujourd’hui entre Montréal, Pékin et Sarajevo? H. ne sait plus. Oubli actif agrégé aux musiques du monde dans un café, à la magie des lanternes au Jardin botanique, avec quelques enfants. Déjà la neige en ce jour d’Halloween. Le ciel transpose sur un tain bleuâtre la conscience de son propre désert, infiniment, sa propre étrangeté par-delà tous les fallacieux cosmopolitismes. Plutôt les météorologiques. Si le monde n’est pas fait pour aboutir au beau Livre ni à l’utopie Bibliothèque, chaque livre de connaissance et de désir, chaque opuscule de combat, chaque texte est créé pour déboucher sur les travaux et les jours de la terre. Immanence complète. Les cendres n’en seront que plus parlantes…
Hébert, Robert M. « Postface : pyroflexions sur absence d’incendies », Postures, Dossier « Interdisciplinarités / Penser la bibliothèque », n°13, En ligne < http://revuepostures.com/fr/articles/hebert-13 > (Consulté le xx / xx / xxxx). D’abord paru dans : Postures, Dossier « Interdisciplinarités / Penser la bibliothèque », n°13, p. 215-224.